L’Union européenne a rapidement adapté ses règles afin de donner aux États membres davantage de flexibilité dans l’utilisation des fonds de cohésion pour répondre à la pandémie de COVID-19. Elle a également dégagé de nouvelles ressources importantes pour financer des investissements supplémentaires. Mais ces mesures ont également accru la pression sur les 27 pour qu’ils dépensent vite et bien l’argent de l’Europe, conclut un nouveau rapport de la Cour des comptes européenne. Les auditeurs notent également que le recours récurrent à la politique de cohésion pour répondre aux crises risque de la détourner de son principal objectif stratégique, à savoir réduire l’écart entre les niveaux de développement des différentes régions.
Dès le début de 2020, l’Union européenne a pris tout un train de mesures afin de relever les défis posés par la pandémie de COVID-19. La politique de cohésion a joué un rôle dans cette riposte au travers de trois actes législatifs qui ont rapidement modifié les règles de la période de programmation 2014-2020. Moins de deux mois après le début de la pandémie en Europe, l’UE a pris des mesures législatives pour mobiliser les fonds non dépensés par l’intermédiaire des deux initiatives d’investissement en réaction au coronavirus CRII et CRII+. Et en moins d’un an, elle a adopté l’initiative de soutien à la reprise en faveur de la cohésion et des territoires de l’Europe (REACT-EU), un instrument d’action à court et moyen terme pour remédier aux conséquences de la crise et favoriser la relance.
«La réaction de l’UE a facilité l’utilisation des fonds de cohésion pour aider les États membres à faire face au chaos économique provoqué par la pandémie, même si certaines difficultés préexistantes ont pu ainsi être exacerbées», a déclaré Iliana Ivanova, la Membre de la Cour responsable de l’audit. «Il reste toutefois à déterminer si la politique de cohésion de l’UE est le bon outil budgétaire pour réagir à une crise.»